C’était un temps où l’argent avait une odeur, les bas de laine une réalité et où l’économie avait un petit quelque chose de réel. Voilà trois spots qui parlent des banques et de l’argent d’autrefois. Entre archaïsme et modernité, la publicité slalome entre les tabous car il s’agit de ne pas effrayer le client plein aux as ! Direction le guichet du Crédit Lyonnais et cette famille bourgeoise, peut-être des châtelains. Coupé le téléphone, coupé l’électricité « Monsieur à encore oublié de régler les factures… ». On voit bien que Monsieur n’est pas client du Crédit Lyonnais. Voilà une famille qui s’offre le luxe d’une domestique a demeure mais qui n’a pas de compte chèque au Crédit Lyonnais. On croit rêver. Vous l’aurez noté, pour parler d’argent c’est toujours à l’homme que l’on s’adresse comme dans cette publicité pour la Carte Bleu. Un jeune cadre est paniqué, il n’a plus un sous en poche. Ecouter bien la cloche du village sensé rappeler qu’on est au bout de nulle part. Encore, un de ces coins de France coupé de tout, où l’argent dort encore dans les matelas. L’argent, c’est un mot que la publicité prononce encore mais plus pour longtemps. L’argent va disparaître, devenir action, projet, bien être, obligation, produit dérivé, et un jour subprime. Mais en 1973, l’argent c’est l’emprunt SNCF. Un emprunt garanti par l’Etat au taux miraculeux de 9,3 %. Un emprunt aussi sûr et orthodoxe qu’un problème de mathématique dicté par instituteur. C’était le temps ou finance n’était pas un gros mot !
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