Cette semaine, luttons "gaiment" contre l’alcoolisme dans la France des années 70. Connaissez-vous Lambert ? Et bien vous allez le connaître. Il est sur le point d’avoir une promotion qui va se décider dans la salle du conseil d’administration d’une institution lambrissée. Les collègues de Lambert ont un air bien supérieur. Les collègues de Lambert sont tous des hommes. Les collègues de Lambert sont raides comme la justice. Les collègues de Lambert portent sur lui un regard sans ménagement. Dans cette France conservatrice, l’alcoolisme est plus qu’une faiblesse, c’est une faute. Une faute qui coutera sa promotion à Lambert. Lutter contre l’alcoolisme ressemble à cette époque à une croisade, une croisade morale. Lambert a les mains qui tremblent, Lambert est irritable.
Lambert doit se reprendre, Lambert doit se corriger.
Aujourd’hui, Lambert l’alcoolique pourrait être une femme, ce pourrait être aussi un jeune homme alignant les vodkas cerise plus vite que son ombre. Lambert pourrait être vous ou moi. Lambert ne serait pas considéré comme un fautif ou un déclassé. Non, il serait traité en victime, avec tous les égards que confèrent ce statut.
Mais dans cette France de 1972 comment voulez-vous arrêter de boire quand le patron du bistrot, tout droit sorti d’un film de Michel Audiard, vous propose de vous en j’ter un petit dernier derrière le coude ?
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